Le régime français de protection sociale des salariés des professions agricoles

2025

La sécurité sociale française compte un régime propre aux travailleurs salariés et non-salariés du secteur agricole. La note qui suit concerne les salariés agricoles.

I. Introduction

A. Un organisme unique : la mutualité sociale agricole (MSA)

La protection sociale agricole est mise en œuvre par la caisse centrale de la mutualité sociale agricole (CCMSA) et les caisses de mutualité sociale agricole, placées sous la tutelle conjointe des ministères chargés de l'agriculture, de l'économie, des finances et de la santé.

La MSA est l'interlocuteur unique pour la protection sociale de ses assurés ; elle gère les prestations d'assurance maladie, accidents du travail et maladies professionnelles, retraite et famille, et assure également le recouvrement des cotisations sociales et de l'assurance chômage. C'est une institution à structure élective représentative de l'ensemble de la population agricole (exploitants, salariés et leurs ayants droit).

En complément de la protection sociale légale, la MSA mène une politique d'action sanitaire et sociale dans le champ de la solidarité, du handicap et de la dépendance. Elle est aussi chargée de la prévention des risques professionnels des métiers de l'agriculture et de la médecine du travail du secteur.

B. Champ d'application personnel

Les personnes couvertes par le régime des salariés agricoles sont limitativement énumérées à l'article L. 722-20 du code rural et de la pêche maritime.

II. Cotisations

A. Taux des contributions

1. Assurances sociales agricoles (Asa)

Smic annuel brut pour 35 heures par semaine en 2025 : 21 621,60 €
 
Plafond annuel de la sécurité sociale en 2025 : 47 100 € (mensuel : 3 925 €).
Taux des cotisations Asa
Cotisation Assiette Part employeur Part salarié Taux maximum
Maladie, Maternité, Invalidité, Décès Totalité de la rémunération Rémunération ≤ 2,5 Smic annuel 7 % - 7 %
Rémunération > 2,5 Smic annuel 13 % 13 %
Vieillesse Totalité de la rémunération 2,02 % 0,4 % 2,42 %
Dans la limite du plafond de la sécurité sociale 8,55 % 6,90 % 15,45 %

2. Allocations familiales (AF)

Taux de la cotisation AF
Rémunération Assiette Part employeur Part salarié Taux maximum
Rémunération ≤ 3,5 Smic annuel Totalité de la rémunération 3,45 % - 3,45 %
Rémunération > 3,5 Smic annuel Totalité de la rémunération 5,25 % - 5,25 %

3. Accidents du travail

Le taux d'accident du travail est soit un taux global collectif, soit un taux individualisé. Il varie selon la catégorie de risque à laquelle est rattachée l'exploitation ou l'entreprise. Le taux collectif est fixé par arrêté ministériel.

4. Contributions sociales

Taux des contributions légales recouvrées par la MSA pour le compte de l'État
Contribution Assiette Part employeur Part salarié Total
Contribution sociale généralisée (CSG)1 98,25 % de la rémunération jusqu'à 4 plafonds de la sécurité sociale et 100 % au-delà - 9,2 % 9,2 %
Contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS)1 98,25 % de la rémunération jusqu'à 4 plafonds de la sécurité sociale et 100 % au-delà - 0,5 % 0,5 %
Forfait social2 Certains éléments de rémunération exonérés de cotisations de sécurité sociale mais assujettis à la CSG 20 % - 20 %
Certaines sommes versées sur un plan d'épargne retraite d'entreprise (PERE)3 16 % - 16 %
Versements d'épargne salariale pour les entreprises de moins de 50 salariés ; sommes versées au titre de l'intéressement pour les entreprises qui emploient entre 50 et 250 salariés ; Contributions patronales de prévoyance complémentaire versées par les entreprises de moins de 11 salariés Exonération
Contributions patronales de prévoyance complémentaire versées par une entreprise de 11 salariés et plus 8 % - 8 %
Réserve spéciale de participation au sein des sociétés coopératives de production 8 % - 8 %
Contribution solidarité autonomie (CSA) Totalité de la rémunération 0,3 % - 0,3 %
Contribution dialogue social Totalité de la rémunération 0,016 % - 0,016 %
1. La CSG et la CRDS ne sont dues que par les personnes domiciliées fiscalement en France sauf exception.
2. Cf Article L. 137-15 et L137-16 du Code de la sécurité sociale
3. Pour plus d'informations, consulter le dossier de la MSA sur l'épargne salariale.

5. Fonds national d'aide au logement (Fnal)

Taux de la contribution Fnal
Contribution Assiette Part employeur Part salarié Total
Entreprises exerçant des activités mentionnées aux 1° à 4° de l'article L. 722-1 du CRPM et les coopératives agricoles et autres employeurs de moins de 50 salariés Rémunération dans la limite du plafond de la sécurité sociale 0,1 % - 0,1 %
Autres employeurs de 50 salariés et plus Totalité de la rémunération 0,5 % - 0,5 %

6. Assurances chômage (AC) et garantie des salaires (AGS)

Taux des cotisations AC et AGS
Cotisation Assiette Part employeur Part salarié Total
Chômage (AC) Rémunération dans la limite de 4 plafonds de la sécurité sociale* 4 %** - 4 %**
AGS (hors salariés intérimaires des entreprises de travail temporaire) Dans la limite de 4 plafonds de la sécurité sociale* 0,25 % - 0,25 %
AGS salariés intérimaires des entreprises de travail temporaire Dans la limite de 4 plafonds de la sécurité sociale* 0,03 % - 0,03 %
* Le plafond appliqué correspond à 4 plafonds mensuels de la sécurité sociale (4 x 3 925 €).
**Depuis le 1er mai 2025. Le cas échéant, majoration ou minoration du taux en application du dispositif de bonus-malus.

B. Paiement des cotisations

Toutes les entreprises agricoles en DSN (Déclaration Sociale Nominative) ou utilisant le Tesa (Titre emploi simplifié agricole) doivent procéder au paiement mensuel de leurs cotisations et contributions sociales. Les dates de paiement varient en fonction de l'effectif moyen de l'entreprise ou de l'exploitation agricole.

Les employeurs de moins de 11 salariés peuvent toutefois opter pour le paiement trimestriel (15 avril, 15 juillet, 15 octobre et 15 janvier). Pour cela, ils doivent adresser une demande par écrit à leur MSA à l'aide d'un formulaire.

III. Maladie, maternité, paternité, invalidité et décès

A. Maladie

1. Soins de santé

Consultation médicale

Une consultation chez un médecin généraliste conventionné secteur 1 coûte 30 €. Le médecin en secteur 2 peut pratiquer des honoraires plus élevés. Le montant dépassant le tarif conventionnel n'est pas remboursé. La déclaration d'un médecin traitant n'est pas obligatoire, mais elle conditionne le niveau de remboursement des consultations :

Le reste est à la charge du patient mais peut être remboursé par une complémentaire santé. Pour les personnes aux revenus modestes, elles peuvent bénéficier de la complémentaire santé solidaire, qui permet de bénéficier d'un tiers payant intégral et d'une exonération de la participation forfaitaire.

Médicaments

Les médicaments remboursés (entièrement ou partiellement) par la MSA doivent faire l'objet d'une prescription médicale établie par un professionnel de santé. Le remboursement est possible si les 2 conditions cumulatives suivantes sont remplies :

Il reste néanmoins une franchise d'1 € par boite de médicament remboursable.

Frais de transport pour raison médicale

La prise en charge des frais de transport est possible sous conditions :

Dans des cas particuliers (transport à plus de 150 kms, en série, par avion, etc.), une demande d'accord préalable est nécessaire. Elle est établie par le médecin et adressée au service du contrôle médical de la MSA. L'absence de réponse de la MSA dans un délai de 15 jours vaut accord préalable.

Dans tous les cas, il existe une franchise de 4 € par transport sanitaire, plafonnée à 8 € par jour.

2. Indemnités journalières

Conditions

Les conditions pour bénéficier des indemnités journalières maladie varient en fonction de la durée de l'arrêt :

L'arrêt de travail est télétransmis par le médecin, ou dans le cas contraire, l'assuré doit transmettre les volets 1 et 2 de son arrêt de travail à sa caisse MSA dans les 48 heures.

Depuis le 1er janvier 2024, la durée des arrêts de travail prescrits par téléconsultation est désormais limitée à 3 jours maximum s'ils ne sont pas prescrits par le médecin traitant.

Calcul et versement

Smic mensuel brut pour 35 heures par semaine en 2025 : 1 801,80 €

Les indemnités journalières correspondent à 50 % du salaire journalier de base. Leur montant est calculé sur la moyenne des salaires bruts des 3 mois précédant l'arrêt de travail (ou des 12 derniers mois en cas d'activité saisonnière ou discontinue). Ce montant est plafonné à 1,4 fois* le Smic en vigueur lors du dernier jour du mois précédant l'arrêt.

* Depuis le 01 avril 2025.

Les indemnités journalières sont versées par la MSA tous les 14 jours, après un délai de carence de 3 jours. Ce délai de carence peut être compensé par l'employeur.

Le nombre maximal d'indemnités journalières sur une période de 3 ans est fixé à 360. Pour les affections de longue durée, l'indemnité journalière peut être servie pendant une période maximale de 3 ans de date à date pour chaque affection.

B. Maternité et paternité

1. Soins de santé liés à la maternité

Pour bénéficier au plus vite de la prise en charge au titre de l'assurance maternité, il faut déclarer sa grossesse avant la 15e semaine de grossesse en transmettant à la MSA le formulaire "premier examen médical prénatal". La déclaration peut aussi être réalisée en ligne par le médecin.

Les examens obligatoires relatifs à la grossesse (consultations prénatales obligatoires, séances de préparation à la naissance, examens biologiques complémentaires) sont pris en charge à 100 %. Les échographies sont prises en charge à 70 %. De plus, à partir du 6e mois de la grossesse et jusqu'au 12e jour qui suit l'accouchement, tous les frais médicaux sont pris en charge à 100 %, qu'ils soient ou non liés à la grossesse. L'intéressée est exonérée de la participation forfaitaire de 2 € et de la franchise médicale sur les médicaments, les actes paramédicaux et les transports.

2. Durée du congé

Durée du congé maternité en fonction de la situation de la mère
Enfant(s) à naître Congé prénatal Congé postnatal Total
1er ou 2e 6 semaines 10 semaines 16 semaines
3e et plus 8 semaines 18 semaines 26 semaines
Jumeaux 12 semaines 22 semaines 34 semaines
Triplés ou plus 24 semaines 22 semaines 46 semaines

Sous réserve de l'avis favorable de son médecin, la salariée peut demander à reporter une partie de son congé prénatal après l'accouchement, dans la limite de 3 semaines de report.

En cas d'accouchement prématuré (moins de 6 semaines avant la date prévue), la durée totale du congé maternité n'est pas réduite : le congé prénatal non pris est automatiquement reporté sur la période postnatale.

La durée du congé de paternité est de 25 jours* (ou 32 en cas de naissances multiples). 7 jours doivent être pris obligatoirement et immédiatement après la naissance de l'enfant. Le reste du congé peut être fractionné en 2 autres périodes d'une durée minimale de 5 jours dans les 6 mois suivant la naissance.

* Les jours sont comptés du lundi au dimanche, jours fériés inclus.

3. Indemnités journalières

Le futur parent doit justifier des mêmes conditions de versement de cotisations ou d'heures de travail prévues pour l'obtention des indemnités journalières maladie. Il doit également justifier de 6 mois d'immatriculation auprès d'un régime d'assurance maladie à la date présumée de l'accouchement.

Plafond mensuel de la sécurité sociale (PMSS) en 2025 : 3 925 €

Le montant de l'indemnité journalière est égale au gain au journalier de base.

Celui-ci est calculé sur la moyenne des salaires bruts des 3 mois précédant le congé (12 mois pour les salariés en activité saisonnière ou non continue), dans la limite du plafond mensuel de la sécurité sociale en vigueur. Le montant maximum est donc de 101,94 € par jour en 2025.

Elle est versée par la MSA tous les 14 jours, sans délai de carence.

C. Invalidité

1. Pension d'invalidité

L'assuré reconnu invalide avant l'âge légal de départ à la retraite a droit à la pension d'invalidité. Il existe 3 catégories de pension d'invalidité :

Calcul de la pension en fonction de la catégorie d'invalidité
Catégorie d'invalidité Pourcentage du salaire annuel moyen1 Pension mensuelle maximum Pension mensuelle minimum
Catégorie 1 30 % 1 177,50 € (30 % du PMSS) 335,29 €
Catégorie 2 50 % 1 962,50 € (50 % du PMSS)
Catégorie 3 90 %2 3 250,63 € (1 962,50 + 1 288,13)
1. Moyenne des salaires perçu pendant les 10 meilleures années d'activité.
2. 50 % majoré de 40 % par la prestation complémentaire pour recours à tierce personne.

Cumul pension d'invalidité et revenus professionnels

Ils ne doivent pas dépasser la limite autorisée appelée seuil de comparaison*, qui est le seuil le plus avantageux entre : 

*Si le montant le plus avantageux est inférieur au Smic annuel brut, le seuil de comparaison retenu est le Smic annuel brut.

Si le montant des ressources cumulées (pension + revenus professionnels) est inférieur au seuil de comparaison, la pension n'est pas réduite.
Si le montant des ressources cumulées est supérieur au seuil de comparaison, le montant de la pension d'invalidité au-dessus du seuil est divisé par 12 pour obtenir le montant du dépassement mensuel. La pension d'invalidité mensuelle versée est alors réduite de la moitié du dépassement constaté.

Les conjoints survivants âgés de moins de 55 ans et atteints d'une invalidité permanente réduisant de 2/3 leurs capacités de travail mais qui n'ont pas droit à titre personnel à une pension d'invalidité, peuvent se voir attribuer une pension d'invalidité de veuve ou veuf.

Le montant de la pension est égal à 54 % de la pension d'invalidité dont bénéficiait ou aurait bénéficié le défunt.

Une majoration de 10 % est accordée au bénéficiaire ayant eu au moins 3 enfants à charge.

2. Allocation supplémentaire d'invalidité

L'allocation supplémentaire d'invalidité (Asi) est une prestation versée pour compléter une pension d'invalidité en cas de faibles ressources, jusqu'à ce que le titulaire atteigne l'âge requis pour bénéficier de l'allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), ou l'âge légal de départ à la retraite.

Pour bénéficier de l'allocation supplémentaire d'invalidité (ASI), l'assuré doit :

Le montant de l'Asi correspond à la différence entre le plafond mensuel et le montant des revenus de l'assuré ou du couple.

D. Capital-décès

Un capital décès peut être versé aux proches d'un salarié décédé. Le défunt devait être salarié, au chômage, bénéficiaire d'une pension d'invalidité ou d'une rente d'accident du travail pendant les 3 mois précédant son décès.

Le capital décès est versé suivant cet ordre :

Le capital décès est versé en priorité aux personnes qui étaient au jour du décès de l'assuré à la charge du défunt.

Pour en bénéficier, une demande doit impérativement être déposée auprès de la MSA dont dépendait le défunt au moment du décès. Le montant du capital-décès est forfaitaire et revalorisé chaque année (3 977 € au 1er avril 2025).

E. Décès d'un enfant de moins de 25 ans

Les indemnités du congé de deuil parental sont soumises à :

  • la CRDS et à la CSG. Un montant forfaitaire de 21 % est déduit avant versement ;
  • l'impôt sur le revenu.

Congé de deuil d'un enfant*

En complément des 14 jours de congé ouvrables accordés par les employeurs, les parents peuvent bénéficier sur demande d'un congé de deuil supplémentaire indemnisé par la MSA par des indemnités journalières.

La durée de ce congé est de 8 jours, qui peut être fractionné en 2 périodes, et qui doit être pris dans l'année qui suit le décès de l'enfant.

L'indemnité journalière est versée sans délai de carence, et calculée sur les salaires des 3 mois qui précèdent le congé ou des 12 mois précédents en cas d'activité saisonnière ou non continue. Les salaires sont pris en compte dans la limite du plafond mensuel de la Sécurité sociale (soit 3 925 € pour l'année 2025).

*Ce congé concerne aussi toutes les personnes de moins de 25 ans à la charge du foyer.

Allocation pour décès d'un enfant de moins de 25 ans

Une allocation forfaitaire est également versée aux familles suite au décès d'un enfant de moins de 25 ans. Le montant de l'allocation dépend du nombre d'enfants à charge ainsi que des revenus des parents (N – 2).

Au 1er avril 2025, le montant de l'allocation est de 2 289,43 € pour une famille dont les ressources de 2023 n'excèdent pas :

L'allocation est de 1 144,74 € lorsque les revenus sont supérieurs à ces mêmes montants.

Depuis le 1er janvier 2025, les étrangers doivent justifier d'un titre de séjour et d'une résidence sur le territoire français depuis au moins 9 mois pour bénéficier de cette allocation.

La MSA attribue automatiquement l'allocation dès qu'elle est informée du décès par les services d'état civil. L'Allocation n'est pas cumulable avec l'attribution du capital décès. 

IV. Accidents du travail et maladies professionnelles

Les salariés, apprentis, élèves ou stagiaires agricoles sont protégés en cas d'accident ou de maladie liés au travail, sous certaines conditions. Les maladies professionnelles reconnues et prises en charge par la MSA figurent sur des tableaux spécifiques.

Tous les soins liés à l'accident du travail ou la maladie professionnelle sont pris en charge par la MSA à hauteur de 100 % du tarif de l'assurance maladie (frais médicaux, pharmaceutiques, etc.). Seules la participation forfaitaire de 2 € et les franchises médicales restent à charge de l'assuré.

Les indemnités journalières sont calculées à partir du salaire perçu le mois précédent l'arrêt de travail :

Le salaire journalier ne peut pas dépasser 392,81 €.

Les indemnités journalières sont versées par la MSA tous les 14 jours, sans délai de carence.

En cas d'incapacité permanente, l'assuré peut percevoir :

Cette rente est calculée en fonction du taux d'incapacité et du salaire annuel de l'assuré, comme pour les salariés du régime général. Le salaire annuel pris en compte correspond à la rémunération totale perçue au cours des 12 mois précédant l'arrêt de travail consécutif à l'accident ou la maladie.

V. Retraite

La retraite des salariés agricoles est composée d'une retraite de base auprès de la MSA et d'une retraite complémentaire auprès de l'Agirc-Arrco. 

Les pensions sont calculées sur les mêmes bases que celles du régime général. Si le salarié agricole a également cotisé au régime général des salariés, c'est le dernier régime dans lequel il a été affilié qui calculera et versera sa pension de retraite pour l'ensemble de sa carrière. L'assuré ne fait qu'une seule demande de départ à la retraite, indifféremment à l'une des caisses auprès desquelles il a cotisé, et percevra une pension de retraite unique, calculée et payée comme si l'assuré avait relevé d'un seul régime.

A. Régime de base

1. Conditions

Pour percevoir une retraite au taux maximum (50 %), il faut remplir les conditions d'âge et de nombre de trimestres cotisés requis.

Âge légal minimum de départ à la retraite

L'âge minimum à partir duquel un assuré peut faire valoir ses droits à la retraite varie entre 62 et 64 ans, en fonction de l'année de naissance.

Âge de départ en fonction de l'année de naissance
Année de naissance Age légal de départ
Avant le 01/09/1961 62 ans
Du 01/09/1961 au 31/12/1961 62 ans et 3 mois
1962 62 ans et 6 mois
1963 62 ans et 9 mois
1964 63 ans
1965 63 ans et 3 mois
1966 63 ans et 6 mois
1967 63 ans et 9 mois
À compter de 1968 64 ans

Pour bénéficier d'une retraite à taux plein dès l'âge légal de la retraite, il faut réunir un certain nombre de trimestres de cotisations, variable en fonction de l'année de naissance. Les assurés qui liquident leur pension de vieillesse dès l'âge légal sans avoir le nombre de trimestres nécessaires, se voient appliquer une décote sur le montant de leur retraite. La liquidation de la pension avec application de la décote est définitive.

Départs anticipés à la retraite pour carrière longue ou raisons de santé

Âge du taux plein automatique

À partir de 67 ans, la retraite est calculée au taux plein (50 %), quel que soit le nombre de trimestres cotisés.

Durée d'assurance

Pour déterminer le taux de liquidation de la pension, il est tenu compte de la durée d'assurance qui représente l'ensemble des trimestres acquis par l'assuré.

La validation d'un trimestre ne dépend pas du nombre d'heures travaillées ; elle dépend du montant des revenus cotisables que l'assuré à perçu. Pour valider un trimestre, il faut percevoir dans l'année un revenu au moins égal à 150 x le smic horaire brut en vigueur au 1er janvier de l'année (11,88 € en 2025). Mais le nombre de trimestres validés tous régimes confondus ne peut dépasser 4 par année civile.

Certaines périodes d'interruption de travail (chômage, maternité, invalidité, etc) vont être considérées comme assimilées à des trimestres d'assurance retraite même si elles ne donnent pas lieu à des cotisations. (Cf. Art. L351-2 à L351-6-1 du code de la sécurité sociale).

Durée d'assurance pour la retraite à taux plein en fonction de l'année de naissance
Année de naissance Durée d'assurance
1958-1960 167 trimestres
1er janvier 1961 - 31 août 1961 168 trimestres
1er septembre 1961 - 31 décembre 1962 169 trimestres
1963 170 trimestres
1964 171 trimestres
1965 ou après 172 trimestres

2. Calcul

Montant annuel de la retraite de base =

Salaire annuel moyen1 x Taux2 x (Durée d'assurance au régime des salariés agricoles / Durée d'assurance requise en fonction de l'année de naissance)

1. Le salaire annuel moyen (SAM) est calculé sur la base des 25 meilleures années de carrière, limité au plafond annuel de la sécurité sociale.

2. Le taux de liquidation varie en fonction de la durée d'assurance tous régimes confondus. Le taux maximum de 50 % est affecté d'un coefficient de minoration déterminé en fonction du nombre de trimestres manquants pour bénéficier du taux plein, en tenant compte de la durée d'assurance et de l'âge (le montant le plus intéressant pour l'assuré étant choisi). Le taux minimum est fixé à 37,5 %. (Cf taux minoré).

Les périodes d'activité accomplies à l'étranger dans un État lié à la France par un accord de sécurité sociale peuvent, sous certaines conditions, être prises en compte pour la détermination du taux de liquidation de la pension de retraite.

B. Pension de survivants

1. Pension de réversion

Une personne peut obtenir, sous conditions d'âge (55 ans minimum) et de ressources, une retraite de réversion si son conjoint ou ex-conjoint est décédé et qu'il bénéficiait d'une retraite agricole/était susceptible de la percevoir.

Si le conjoint décédé a été marié plusieurs fois, la retraite de réversion est partagée entre les conjoints survivants au prorata des années de mariage.

Le concubinage et le PACS ne donnent pas droit à la retraite de réversion.

La retraite de réversion représente 54 % de la pension de l'assuré décédé. Il ne peut pas être inférieur à 331,94 € (montant minimum, janvier 2025) si le conjoint ou ex-conjoint décédé totalisait 60 trimestres au régime général. S'il réunissait moins de 60 trimestres, ce minimum est réduit proportionnellement.

La retraite de réversion est majorée de 11,1 %, si le bénéficiaire :

Le montant de la retraite est également majoré de 10 % lorsque le titulaire a élevé au moins 3 enfants.

Les conjoints survivants de moins de 55 ans peuvent demander l'allocation veuvage.

2. Allocation veuvage

L'allocation veuvage apporte une aide temporaire pendant 2 ans au conjoint survivant âgé de moins de 55 ans et dont les ressources des 3 mois civils avant la demande ne dépassent pas 2 674,38 € (2025). Le droit à l'allocation ne peut être examiné qu'à la demande expresse de l'intéressé à la MSA auprès de laquelle était affilié son conjoint.

Elle s'élève à 713,17 € mensuel à compter du 01/01/2025.

L'attribution de la pension de réversion et de l'allocation de veuvage n'est pas automatique, il faut en faire la demande en ligne ou par courrier à la MSA auprès de laquelle était affilié le défunt. Il faut également effectuer une demande de retraite complémentaire de réversion auprès du régime de retraite complémentaire.

Pour l'allocation de veuvage, le délai maximal pour faire la demande est de 2 ans suivant le décès.

3. Pension d'orphelin

Les enfants d'un salarié agricole peuvent bénéficier d'une pension d'orphelin si leurs deux parents sont décédés ou absents. Ils peuvent percevoir une pension d'orphelin pour chaque parent décédé.

La pension est versée :

La pension d'orphelin correspond à 54 % de la pension de base du défunt. Le montant minimal mensuel est fixé à 107,61 euros bruts au 1er janvier 2025. En cas de pluralité d'orphelins, la pension est répartie à parts égales entre les bénéficiaires.

La pension d'orphelin est rétroactive au mois du décès si la demande est déposée dans le délai d'un an suivant le décès.

C. Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa)

L'allocation de solidarité aux personnes âgées permet aux personnes qui disposent de peu de ressources durant leur retraite (personnelle ou de réversion) de bénéficier d'un revenu minimal. Pour en bénéficier il faut :

Pour les étrangers hors Union Européenne, il faut également être titulaire d'un titre de séjour depuis au moins 10 ans.

Son montant est différentiel c'est-à-dire qu'il est égal à la différence entre le plafond de ressources mensuel et le montant des revenus mensuel du foyer.

D. Regime complémentaire

 La retraite complémentaire des salariés agricole est gérée par le régime Agirc-Arrco comme celle des salariés du régime général.

VI. Prestations familiales

La MSA verse les mêmes prestations aux mêmes conditions que les caisses d'allocations familiales du régime général de sécurité sociale.

VII. Chômage

Les salariés du régime agricole bénéficient de l'assurance chômage de droit commun.