Télétravail transfrontalier : un Accord-cadre pour faciliter le maintien au régime de sécurité sociale de l'État d'emploi

publié le 6 juillet 2023

Les mesures transitoires permettant une neutralisation des effets du télétravail transfrontalier sur la détermination de la législation sociale applicable ont pris fin le 30 juin 2023. Adoptées en mars 2020 en réponse au recours accru au télétravail engendré par la pandémie de Covid-19, ces mesures avaient depuis été prolongées à plusieurs reprises. Les dernières prolongations n'étaient plus motivées par le contexte sanitaire exceptionnel, mais devaient permettre aux États Membres de trouver une position commune durable sur le télétravail, pratique désormais beaucoup plus développée que lors de l'adoption des Règlements européens en matière de coordination des systèmes de sécurité sociale.

Les concertations entre États européens ont donné naissance à un Accord-cadre prenant effet au 1er juillet 2023.

Cet Accord-cadre :

Le recours à l'Accord-cadre permet une procédure simplifiée par rapport à l'utilisation habituelle de l'article 16 du Règlement (CE) n° 833/2004 (dérogations exceptionnelles ou accords individuels). À partir du moment où les deux États concernés (État d'emploi et État de résidence) sont signataires, on considère d'emblée qu'ils sont tous deux d'accord pour appliquer l'article 16 aux situations entrant dans le champ d'application de l'Accord-cadre, sans examen conjoint du cas particulier. Le délai de traitement est donc plus court. Dès lors que les conditions sont remplies, le maintien au régime de sécurité sociale du pays où est établie l'entreprise est accordé.

Démarches : L'employeur adresse une demande à l'institution compétente de l'État où se trouve son siège social ou son siège d'exploitation. Cette institution délivre le document portable A1 (case 3.11 cochée), attestant d'un maintien du salarié à la législation qu'elle applique, et en informe l'institution compétente de l'État de résidence (par le biais du système EESSI). La durée maximale de cette dérogation est de 3 ans, sachant que des prolongations pourront être accordées après une nouvelle demande de l'employeur.

États signataires

Contrairement aux Règlements (CE) n° 883/2004 et n° 987/2009 sur lesquels il se fonde, cet Accord-cadre n'a pas été adopté par tous les États Membres (UE/EEE/Suisse).

Au 1er juillet 2023, en plus de la France, les États signataires sont : Allemagne, Autriche, Belgique, Croatie, Espagne, Finlande, Liechtenstein, Luxembourg, Malte, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Slovaquie, Suède, Suisse.

Les États Membres qui n'ont pas adopté l'Accord-cadre au 1er juillet 2023 peuvent le faire ultérieurement. Leur adhésion est alors valable à compter du 1er jour du mois qui suit la date de signature de l'Accord-cadre. Ainsi, l'Accord-cadre est désormais en vigueur en Slovénie (depuis le 1er septembre 2023) et en Italie (à compter du 1er janvier 2024).

La liste des États signataires, ainsi que les institutions compétentes dans chaque État, peut être consultée sur le site de l'administration belge (la Belgique ayant été désignée comme État chargé de recueillir les adhésions des autres États).

Tout État signataire peut dénoncer l'Accord-cadre à tout moment, après un préavis de 3 mois.